LE PROJET TEXTILE AU SÉNÉGAL
Fabrication de fil végétal issu de plantes succulentes
Les plantes succulentes ont des propriétés très intéressantes : adaptées à la survie en milieux arides, elles stockent de l’eau dans leurs feuilles, tiges ou racines.
Ces plantes de la famille des agavacées, et celle des Aloés, sont étudiées depuis plusieurs siècles pour leurs particularités. D’Hippocrate à Christophe Colomb en passant par Cléopâtre, les Aloés ont toujours été des plantes hautement estimées pour leurs vertus en matière de nutritions, cosmétiques, soins corporels et bien-être.
“ La plante appelée Aloe est une véritable pharmacie capable à elle seule de guérir de nombreuses maladies”
Paracelse, médecine et philosophe Suisse (1493-1541)
Mais les plantes succulentes n’ont pas encore dévoilé tous leurs secrets, et de nombreuses pistes d’innovation sont étudiées, notamment les agaves pour leurs fibres adaptées à l’industrie du textile :
- Applications textiles : recherche de nouvelles matières soyeuses écologiques.
- Applications à la construction : recherche de nouveaux matériaux naturels et écologiques isolants.
- Applications médicales : en cosmétique et en recherche pour de nouvelles utilisations paramédicales et médicales
Link 2 Business World s’intéresse particulièrement aux fibres de plantes succulentes pour la fabrication de fibres textiles : une alternative végétale, de qualité intéressante, recyclable et durable pour l’industrie textile.
L’industrie du textile en Afrique
L’industrie du textile est un secteur porteur de nombreuses opportunités, et est composé de nombreuses entreprises qui interviennent lors des différentes étapes de production : matières premières, production des fils, fibres et textiles, traitement et confection des produits semi-finis et finis.
Quelques chiffres pour la Région de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine :
- La zone UEMOA regroupe huit pays de l’Ouest africain : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mail, Niger, Sénégal et Togo.
- 76% du coton de l’Afrique subsaharienne provient de la zone UEMOA.
- Le coton est la source principale de revenu pour 15% de la population.
- Le coton est une richesse nationale qui représente 33% du PIC, et 30 à 50% des recettes d’exportation.
- Les filières coton et textile font intervenir de nombreuses travailleuses, ce qui représente pour ces femmes l’opportunité de participer au monde du travail.
La recherche d’innovation textile en Europe
L’intérêt pour de nouvelles fibres est manifeste en Europe actuellement chez les grands couturiers et dans la grande distribution. Leurs exigences en matière de textile sont d’obtenir « un fil végétal » recyclable, écologique et bio qui s’inscrit dans la RSE des entreprises européennes.
Les bénéficiaires
Le projet de Link 2 Business World s’inscrit dans une démarche entrepreneuriale et solidaire en adéquation avec la politique environnementale du Luxembourg dans sa relation avec les pays africains.
L’objectif principal est de redynamiser l’économie locale et en particulier d’améliorer le niveau de vie des groupements de femmes dans le département de Tivaouane, au travers du développement d’une activité innovante durable grâce à :
- La mise en place d’’une plantation/pépinière de plantes succulentes afin d’en extraire la fibre végétale.
- La création d’une unité de production pour fabriquer à partir de ces fibres un fil destiné à l’industrie textile.
C’est un projet socialement responsable correspondant aux priorités nationales sénégalaises de l’innovation dans les secteurs agricoles et textiles pour un développement durable et éco-responsable.
Les études réalisées préalablement par notre laboratoire spécialisé dans le textile a ont confirmé l’intérêt de cette famille de fibres pour les professionnels du secteur.
Formation et transfert de savoir-faire sont au cœur de cette démarche pour rendre autonome les bénéficiaires du projet.
L’impact du projet
Ce projet s’intègre dans une logique de développement durable : création d’emplois locaux, amélioration des revenus des groupements de femmes impliquées, nouvelle culture éco-responsable de plantes, relance de la filière textile et innovation sur le type de fil exploité.
Il est estimé que le projet améliora les revenus des petits planteurs et producteurs, et générera environ 80 emplois à terme sur la plantation de 10 hectares dans une première phase pour atteindre 20 hectares (permanents et saisonniers).
Ce projet présente un triple intérêt écologique grâce à :
- Une culture permettant de stopper la désertification par une plantation adaptée.
- Un frein à la migration des populations, en offrant des emplois pérennes.
- La mise en place de processus d’exploitation respectueux de l’environnement : lutte contre les déchets plastiques, utilisation d’engrais naturels, réutilisation de puits et de bâtisses abandonnées.
La collaboration avec les groupements de femmes est indispensable au succès du projet
En plus de l’impact sur l’emploi des femmes, le projet met en avant l’émancipation des femmes grâce à une activité pérenne :
- La lutte contre la pauvreté en proposant à des groupements de femmes d’acquérir un outil de travail local avec une double activité : agricole, filature et textile.
- L’effort pour favoriser l’insertion des femmes rurales dans le processus de développement économique par la formation, le transfert de savoir-faire et de l’éducation des femmes dans la région.
La formation et le transfert de technologie et savoir-faire pendant toutes les étapes du projet
Cette nouvelle activité mobilise des ressources économiques et crée des emplois locaux, ce qui implique :
- Une transmission de savoir-faire agricole de manufacturier.
- Une nécessité de formation spécifique pour obtenir en toute sécurité un produit correspondant aux normes internationale de l’industrie textile.
- Une implication de formateurs et une mobilisation auprès des femmes, jeunes et doyennes.
A travers ce projet textile, nous nous inscrivons dans une démarche à la fois éco-responsable et de transmission de savoir, l’Adn de notre société.
